Tout au long de mes articles précédents, j’ai examiné comment les multinationales de toutes formes et de toutes tailles peuvent acquérir un contrôle indispensable sur les pensions de leurs employés, en termes de transparence, de portabilité et de réduction des coûts. Toutefois, deux facteurs échappent encore à tout contrôle et auront sans aucun doute un impact sur les retraites au cours des prochaines années : il s’agit de la Covid-19 et des impôts.
Covid-19 et impôts : quels impacts sur les fonds de pension ?
Depuis 2016, plusieurs pays d’Europe ont remarqué un ralentissement de l’augmentation de l’espérance de vie, voire une légère baisse. Avec la Covid-19, cette tendance va probablement se poursuivre.
C’est une mauvaise nouvelle pour la population mondiale, mais cela pourrait avoir un effet positif sur les fonds de pension, car ils devront verser moins de rentes. Bien sûr, il faudra voir cela au cas par cas, fonds de pension par fonds de pension.
Mais justement, à cause de Covid-19, certains Etats ont creusé considérablement leurs déficits et pourraient être tentés d’augmenter l‘impôt à la sortie des fonds de pension. Ce serait une catastrophe pour un secteur qui, depuis 10 ans, est confronté à des difficultés et à des mauvaises nouvelles.
Il serait difficile de convaincre les employés d’épargner davantage dans leurs fonds d’entreprise si une plus grande partie de leur épargne durement gagnée risquait de finir dans les caisses de l’État. Dans un tel scénario, il est probable que nous assisterions à un mouvement concerté vers les investissements privés – moins réglementés, moins chers et moins taxés.
Quelles innovations pour les fonds de pension ?
Quoi qu’il advienne avec la Covid et des impôts, cela ne changera pas ma conclusion.
Les pensions à cotisations définies avec garantie et les pensions à prestations définies représentent ensemble une grande partie de toutes les pensions en Europe. Cependant, seule une infime partie des investissements sont réalisés dans des cotisations définies (CD) sans garantie. Pourtant, je suis d’avis que le développement des CD sans garantie permettra de relancer un secteur des pensions qui, depuis 20 ans, est complètement fermé à l’innovation.
Nécessité d’accepter de nouvelles formes de pension ?
Les mentalités ne changent pas du jour au lendemain. Il est normal que cela prenne du temps et que de longues discussions aient lieu au sein des entreprises. Ces changements ne peuvent pas être introduits au niveau de l’Etat car c’est finalement le client final (le salarié) qui doit décider.
Il faudra choisir entre les systèmes opaques et coûteux d’aujourd’hui, qui offrent des garanties qui ne le sont pas forcément, et un système peut-être un peu plus risqué, sans taux garantis mais plus transparent et efficace.
Les anciens régimes de pension à prestations définies avec garantie continueront d’exister pendant longtemps, mais nous pouvons faire un effort pour nous orienter vers les nouveaux fonds de pension.
Il s’agit de convaincre les salariés nouvellement recrutés d’accepter des formes de pension différentes de celles que connaissaient leurs aînés.
Les unités de compte à cotisations définies peuvent faire mieux. Rendez-vous dans 30 ans.